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INTERVIEW D'ALAIN MICHEL
Mardi 28 juillet 1998 au matin, sur le coup de 9h30, j'étais au stade Municipal pour l'entrainement de l'équipe première du Grenoble Foot 38. L'occasion de prendre des photos que vous retrouvez maintenant sur le site et de mesurer le potentiel énorme de cette formation. C'est un scoop GU95: cette équipe va aller très loin !!! En attendant le championnat, j'en ai aussi profité pour poser quelques questions à celui qui a mené à bien la mission de fusion de l'OGI et de Norcap, et qui maintenant possède la double casquette de manager et d'entraineur: Alain Michel. C'est parti...
GU95: qu'est-ce qui vous a poussé à quitter Louhans pour Grenoble il y a un an ?Alain Michel: disons, une situation établie comme entraîneur dedeuxième division. On est toujours un peu le produit de son passé,c'est à dire je suis resté dix à Bourges, en montant le club de la D4 àla super D2, avec tout un travail de fond. A Louhans, on était arrivéau bout de ce qu'on pouvait faire. Sur un cycle de trois ans, lapremière année il fallait monter le club de CN1 en D2, on l'avait fait,on avait fait deux bonnes saisons en D2 avec des moments forts commeune grosse première année une qualité offensive intéressante puisqu'onavait terminé troisième attaque derrière Marseille et Caen et puis ladeuxième saison, il y avait quand même huit à neuf joueurs en fin decontrat. Louhans, �a ne peut être qu'un club de relance ou deformation, et la quantité de départ faisait qu'on pouvait vivre uneannée délicate. L'objectif était constamment de maintenir à nouveau leclub en D2, refaire une année de plus et obtenir le maintien. Doncquelque fois, on se dit, quand on est entraîneur, qu'il ne faut pasfaire l'année de trop et qu'il faut vivre des expériences un petit peudifférentes. C'était en bon accord avec tout le monde à Louhans et j'aigardé de très bons rapports avec les supporters, le président et toutle monde. Ca pouvait être tentant de faire autre chose. Puis il y a unautre pari, c'est un peu celui qu'on voudrait faire partager à la Fédé,c'est que la France est un joli pays de foot, qu'on a superbementréussi des exploits de petits clubs: Guingamp, Gueugnon, Louhans, quifigurent à un niveau exceptionnel par rapport à leur démographie, voirele potentiel de départ, mais on a pas réussi à relancer toutes lesgrandes villes. Or l'avenir du foot, c'est quand même que les grandesvilles soient au plus haut niveau: c'est que Rouen, que Reims, queClermont, que Brest, que Grenoble figurent à un bon niveau. Lechallenge grenoblois était intéressant. C'est vrai que j'ai deuxfonctions: celle d'entraîneur et celle de manager. Par moment, quand onjoue des réserves pros le dimanche après-midi à 15h devant 50personnes, on se dit qu'on est un peu orphelin de la famille dufootball et c'est un de nos problèmes - c'est emmerdant, c'est le c�téchiant de la fonction -. Par contre le c�té "construction de club",construire quelque chose de costaud, on avait 850 licenciés l'annéedernière, on a amélioré cette année les bases de formation, on risquede passer avec l'effet "coupe du monde" à 1000 licenciés, �a c'est lec�té passionnant, de traduire à la fois dans la masse et dans l'éliteune grande agglomération qui demande qu'à s'ouvrir au foot. C'était lepari qui était tenté. Donc j'ai fait un petit sacrifice du niveau pourse dire, si on construit cela, il y aura le plaisir de l'avoir fait etc'était bien de s'y intéresser.
GU95: donc si vous êtes à Grenoble, c'est avec un projet et pour quelques années ?AM: les contrats, c'est trois ans, avec des objectifs de résultats, c'est à dire qu'il faut monter, progresser. Si sur trois ans, on rejoint un bon niveau et si on est soit très crédible en haut de National, soit en D2... L'objectif, c'est d'aller en D2, c'est le seul endroit où vous êtes reconnu dans le monde du foot, il ne faut pas rêver: en dessous de la D2, tout le monde s'en fout. Tous les problèmes qu'on a eu avec la Fédé, les débats, etc, �a n'intéresse personne. Au niveau national, seul est viable le football de deuxième division puisqu'on vous y donne un minimum de 8 MF. C'est à dire que si vous avez un budget de 10 MF, si vous êtes en D2, vous en avez 18. Plus les aides à travers la coupe de la ligue, avoir une meilleure équipe, aller plus loin dans les différentes coupes, vous récupérez quelques millions de francs. Cela fait que n'importe quel club, qui gère bien, qui fait pas n'importe quoi, est viable en D2. Donc l'objectif, c'est d'aller vers la D2. Maintenant, ce n'est pas de le dire qui résout les problèmes. Il faut une aventure sportive, une équipe sur le terrain, un public, un stade, un environnement positif et le fait que les gens se sentent dans la grande fête du foot. Les mêmes joueurs - on l'a vu avec l'équipe de France qui était partie un peu timidement avec ses challenges - quand ils sentent qu'ils sont soutenus, qu'ils sont porteurs dequelque chose, jouent encore un ton au-dessus. Et là où on était critique, on devient enthousiaste, passionné. Pour nous le plus dur, c'est le décollage, c'est de faire partir quelques chose sur plusieurs mois, de réaliser par exemple un gros début de saison pour que les gens se disent: "L'affaire est partie, les choses sont en place". On a beaucoup bossé sur les structures, le passage du club en SEM, la solidité financière, on a fait beaucoup d'effort. On est pas aussi puissant qu'on pourrait le croire, l'argent coule pas à flots comme �a, on est obligé de compter comme n'importe quel autre club. On a un budget de 9 MF, mais sur les 9, il y a simplement 4 MF qui constitue la masse salariale: c'est à dire équipe première, équipe réserve, jeunes , éducateurs. Ca ne représente pas des sommes si ronflantes que �a. 900 licenciés, la structure du club, c'est quelque chose qui co�te. On a près de 60 équipe, c'est des déplacements, de l'encadrement. On a plus d'1 MF de frais de déplacement pour les différentes équipes. Tout cela pèse sur le budget mais en gros on est en route. On a simplement besoin que l'aventure sportive se mette en place. Pour cela, d'avoir un stade neuf comme Lesdiguières, qui est peut-être moins beau au niveau de la pelouse que celui-ci mais qui est quand même un stade où le public peut être tout près, avoir envie de venir, se dire qu'on vit quelque chose de différent. Notre but sera de remplir Lesdiguières, c'est à dire qu'il y un pari avec le foot départemental, parce qu'on est quand même en concurrence sportive avec le rugby. Tout le monde a considéré depuis tout le temps que Grenoble est une ville de rugby et pas une ville de foot. Mais quand on les interroge d'un peu plus près, ils disent: "Ca peut être une ville de foot, il faudrait que, à supposer que, si c'était en D2, on viendrait". Le problème, c'est qu'il faut y aller, et qu'on a besoin pour y aller que les gens viennent, soient derrière tout �a. Avoir un nouveau stade, �a peut créer un contact un peu différent et le prix des places sera très cassé. Le but, c'est que les gens viennent, ce n'est pas de faire du fric: on s'arrange autrement pour que le budget soit équilibré. Donc tout �a, ce serait du plus et du bonus, mais surtout disons un coefficient de sympathie. Il est important que le foot départemental - il y a 32 000 licenciés dan l'Isère, il y en a près de 15000 dans l'agglomération grenobloise très élargie - se reconnaisse dans ce qui se passe. Alors, on ne peut pas faire n'importe quoi au quatrième niveau du foot, il faut être raisonnable mais bon, on a envie d'avancer.
GU95: quel est votre meilleur souvenir de la saison passée ?AM: il y avait deux. Un avant la trêve qui était le match de Clermont en coupe de France, parce que j'ai toujours porté un certain intérêt à faire quelque chose en coupe. Clermont, je les avais vus dans leur match contre le PSG puisque j'étais consultant sur TPS avec Hervé Matoux. Donc je connaissais un peu ce qu'ils avaient vécu et nous, on a préparé �a comme un vrai match. On s'est retrouvé à réaliser une bonne partie ce jour-là, à être bien, à être au rendez-vous. C'était certainement un bon souvenir.Et après le match de Bourg-en-Bresse, c'était le match qui nous a marqué. Vous savez, les joueurs de foot ont besoin d'un contexte médiatique. On savait que la France du foot s'intéressait à ce qu'on faisait, puisque Bourg était dans son aventure à l'époque. Il y avait pratiquement tous les médias. Soit on passait pour des cons et on se faisait plumé, soit on montré qu'on jouait aussi au foot à Grenoble et qu'on avait une certaine qualité de jeu. Les joueurs,en étant mené 0-2 à la mi-temps, ayant manqué un pénalty, ayant eu les pires misères, ont été capable de réagir. L'équipe s'est retrouvé, on a fini par gagner à la fin 3-2. Ca, c'était bien, c'était des temps intéressants. Puis après le fait qu'on ait progressé dans notre qualité de jeu, que la plupart des joueurs se soient mis à un certain niveau de jeu dans la deuxième moitié de saison. Ca voulait dire qu'on avait pas perdu notre temps, que les efforts des uns et des autres pour se préparer, pour s'améliorer avaient été couronnés de succès.
GU95: le pire ?AM: la confusion mentale contre Lyon en pleine hiver (NDGU95: défaite 0-5) contre une équipe qui est bonne, qui a de la qualité, mais où simplement parce qu'on avait des modifications d'effectif, on a fait vraiment n'importe quoi, on a complètement donné le match à Lyon. Ca c'est pas facile à vivre, et de rentrer à la mi-temps à 0-4, il faut soigner un peu le discours, au niveau du vestiaire, essayer de provoquer des réactions pour que ce soit pas nul. Bon, Lyon en a mis 9 à Aurillac, mais ce n'est pas une raison. Leur qualité étant là, c'est parce que nous, on faisait n'importe quoi, qu'ils ont été en position facile. Et là, c'était une totale... c'était n'importe quoi. Là où il fallait décrocher on s'alignait, là où il fallait contr�ler un peu les départs dans le dos, on le faisait pas. On était totalement à c�té de la question. Là, l'entraîneur il sert à rien, il est sur le c�té. On prend trois buts en moins de 10 minutes. Là, on se dit qu'on a rien à foutre là, on se dit: "J'm'en vais, qu'est-ce que je fais là?". Puis après on positive, on reprend le truc, on se remet au boulot et on avance. Mais c'est certainement le plus désagréable...
GU95: à propos du stade de Lesdiguières, j'imagine que vous avez vu la pelouse, qu'est-ce que vous en pensez ?AM: elle a été améliorée quand même, c'est à dire que ce n'est pas plat comme ici, �a fait des ondulations mais le sol en lui-même est beaucoup moins cabossé que par le passé. Il a été repris, il a été amélioré, il est tondu beaucoup plus ras: c'est un endroit où on doit pouvoir jouer au foot. Mais surtout, les spectateurs seront à c�té. Il y a cette grande tribune. Si on met 2000 personnes dans cette tribune-là, si on met des "invités-club", si on invite le monde du foot, les écoles, etc, et si on a une présence forte de supporters de base comme vous pouvez le faire, ce n'est plus le même match. Les mêmes mecs qui jouent là, ils vont jouer là-haut, ils vont jouer plus haut s'ils savent qu'ils sont soutenus, encouragés. L'an dernier, on aurait jamais perdu en coupe de France contre Aurillac, parce que vraiment on ne voulait pas perdre, s'il y avait eu un public près des actions où on méritait pénalty, s'il y avait eu tout �a. Les autres l'ont, donc il ne faut pas non plus, nous, trop se pénaliser de ne pas l'avoir. Bien s�r que le terrain est moins bon, mais le pari était: il y a tellement de décor mieux qu'il faut y aller...
GU95: en CFA, le GF38 s'est imposé comme une des équipes les plustechniques, est-ce que justement cela ne va pas la pénaliser face à deséquipes qui vont venir à Grenoble pour jouer rugueux, sur une pelousepas très plane ?AM: c'est vrai, toute chose a ses inconvénients. Bon parler clair aussi, si on s'en va d'ici, c'est pour qu'un jour ici il se fasse quelque chose, et qu'on le transforme, et qu'on fasse un stade. Si on y reste tout le temps, on transformera jamais. Donc en allant là-bas, �a permet aussi d'augmenter l'envie des collectivités locales de faire un vrai stade ici. C'est un peu les engagements tenus et à Lesdiguières, l'intersaison prochaine, il y aura une planimétrie complète. C'est à dire qu'il y aura un décaissage du sol, des travaux importants donc le sol sera totalementplat et il y aura un meilleur écoulement d'eau, on pourra alternativement au foot et au rugby sans que �a gène. Il y a une saison où il faudra s'adapter. Peut-être qu'au creux de l'hiver, si le terrain est en difficulté, on jouera là parce que celui-là on va pas le détruire pour autant donc pour certains matchs... Mais le truc à trouver sur Grenoble, c'est les matchs l'hiver, en décembre-janvier-février. Je n'imaginais pas à quel point, si on joue le soir, �a n'intéresse personne, en plus ici. Donc peut-être de jouer à des heures différentes, en milieu d'après-midi un dimanche, même si les gens qui jouent au foot peuvent jouer en championnat, il y a quelques moments où on peut trouver des horaires qui soient plus cohérentes, qui intéressent un peu plus les gens.
GU95: le fait que les travaux n'aient lieu que l'été prochain à Lesdiguières, alors que �a fait pas mal de temps qu'on parle du transfert du GF38 à Là-bas, vous ne pensez pas qu'on a perdu un peu de temps ?AM: on a perdu du temps dans l'annonce à faire au rugby. Vous savez, c'est jamais simple d'annoncer à un club qu'un autre va occuper son stade avec lui. Donc à partir de �a, il n'y avait plus le temps de faire des travaux. On pouvait les faire en avril, dès la fin de saison du rugby, il y avait le temps pour les faire, même avec les appels d'offre. Mais c'était de suite mettre en marche les négociations. Là, c'est de la haute décision globale, qui n'est pas le fait du club. Il faut un peu savoir respecter les échéances des uns et des autres: les échéances du foot, c'est les championnats, les échéances du temps politique sont parfois plus longues. Il y a parfois de petits décalages.
GU95: la cohabitation avec le rugby, elle s'envisage plut�t pas mal quand même ?AM: il y a deux moments de cohabitation. Il y a celui-ci, et il y aurait l'autre, plus tard, quand on aura un vrai stade ici, un stade de 15 000 places qui ressemblerait un peu à D'Ornano (NDGU95: à Caen) ou au nouveau Bonal (NDGU95: à Sochaux) et où on jouera alternativement au foot et au rugby sur un terrain en excellent état. Et là, l'intérêt des deux est d'avoir un stade ultramoderne pour le réussite du rugby et la réussite du foot. Si une semaine, on avait 10 000 personnes pour le foot et une semaine 10 000 personnes pour le rugby, tout le monde serait content, tout le monde serait arrivé à quelque chose. Donc le fait que les deux clubs avancent, qu'il y ait une synergie entre la progression du GF38 et celle du FCG, qui pourrait se réhabiliter et retrouver son lustre d'antan, ce n'est pas négatif. Il y a plein de choses qui, si elles sont communes, peuvent être fortes, si on commence à y réfléchir. Il n'y a pas une concurrence si forte que �a: il y a de la place, dans une agglomération de 400 000 habitants, pour deux grands clubs, un club de rugby et un club de foot, de bon niveau. Ca se fait à Toulouse, �a se fait à Toulon, �a se fait à Nice... Ce n'est pas incompatible, il y a un public pour les deux.
GU95: sur le structure même de Lesdiguières, pour les emplacements sponsors, ceux du GF38 et ceux du FCG vont se recouper ?AM: les loges seront disposés selon les moments où il y aura du foot ou du rugby. Les pubs, à 75%, ce sont des pubs communes. C'est quasiment les mêmes annonceurs, j'ai regardé �a. Il y aura quelques grandes animations, on va déterminer un espace en tribune officielle où il y aura des prix peut-être un peu plus costaud car c'est un moyen de faire rentrer un peu d'argent et puis des prix cassés, très "populaires", tant pour le premier étage que derrière les buts, que dans la tribune en face, où ce sera des prix très accessibles. Il faudra que vous preniez contact avec l'administration du club, avec Max Marty (NDGU95: le directeur administratif du club), on cherchera à voir quels sont les endroits le plus adéquates pour installer les supporters, où ils se sentent le mieux, où ils ont envie de se situer. Que chacun prenne un peu ses marques dans le nouveau stade...
GU95: au niveau de l'effectif maintenant: qu'est-il advenu de Sébastien De Meersman ?AM: Sébastien est libre, il n'a pas de club. Je l'ai régulièrement au téléphone, je l'ai encore eu hier: il est en vacances. Il pouvait aller faire un essai en Allemagne, mais pour l'instant il est libre. Le problème, si je simplifie, c'est un problème de rapport qualité/prix, sur l'investissement fait sur Seb. Si on garde Seb, on peut pas recruter en zone d'attaque; je parle pas de derrière. Quand on vient à l'étranger, c'est pour y gagner un peu quelque chose. Donc on ne pouvait pas se renforcer avec un attaquant d'axe, un buteur, qui est Paolo Sergio, et avoir la possibilité de recruter un n�10, même si ce n'est pas fini, et de garder Seb aux conditions où il était. En accord avec lui, en étant tout à fait en bons termes, on a regardé ce qu'il y a comme possibilités, il n'y en a pas tant que �a, ce n'est pas si facile. Seb avait un contrat d'un an. Il y a aussi le problème du rapport Seb entre les matchs à domicile et les matchs à l'extérieur. Dans un groupe coupe-gorge, où les mecs mettent la semelle et où ils tapent sur tout, Seb, il saute un peu à la corde de temps en temps. Par exemple, il est moins solide physiquement que Kherkar. Il a moins de puissance athlétique et quand �a met des coups, il se dégonfle un peu. Par contre, à la maison, quand il y a des espaces, quand il y a de la place dans le dos, il a fait de bonnes choses, mais pas assez semble t-il pour avoir convaincu les gens. J'avais demandé à certains clubs de venir le voir, mais pour l'instant ils ne l'ont pas retenu. Il avait quand même une certaine fragilité à enchaîner le matchs, même si sur les bons moments, quand il y avait des espaces, c'était le joueur qu'on attendait. C'est un choix, �a fait parti des choix qu'on a à faire chaque saison: on ne peut pas garder tout le monde et on est tenu, si on veut en mettre d'autres, d'en laisser partir certains.
GU95: donc cette année, au GF38, il n'y aura plus de "gaucher magique" comme on a eu Godoy puis De Meersman ?AM: ce n'est pas les mêmes, entre Godoy et de Meersman, c'est tout sauf les mêmes. C'est pas pareil. Il y a Dumolin quand même comme gaucher. Kherkar allume aussi c�té gauche. On a pris un arrière gauche qui est très offensif, qui est aussi offensif qu'Alain Colacicco, avec Wilfried Bertrand. On a quand même les moyens de venir sur le c�té gauche; on continue à venir sur les c�tés, venir à droite, venir à gauche, on a des mecs pour mettre dans ces zones-là.
GU95: et à propos de Clément Garcia ?AM: Clément, il est avec nous, il fait plein d'efforts, il se prépare. Est-ce qu'il pourra rejouer normalement au foot, on verra �a dans deux mois. Il a été un an et demi sans jouer, pour des problèmes médicaux (NDGU95: un virus contracté quand il jouait en Chine). Il est déjà licencié de l'an dernier au club, donc il pourra jouer avec les différentes équipes du club quand il retrouvera la compétition. Puis on avisera dans deux-trois mois s'il est revenu à son meilleur niveau, ce qu'on peut faire et s'il peut s'intégrer dans l'effectif. C'est possible. Et il y a aussi Tchomogo dans l'effectif attaquant. Oumar est parti pour jouer avec le Bénin contre l'Angola dimanche, mais il sera là mardi.
GU95: et sur le n�10 ?AM: le n�10, on avait celui qui fallait (NDGU95: le Roumain Petr Cecze) mais il fallait mettre un peu plus d'argent. Je vais être précis: il fallait mettre 23 000 francs et pas 18 000 sur le salaire du joueur. On était un peu d'accord là-dessus mais il y avait quand même un rachat de contrat, donc il fallait donner un peu d'argent au club où il était. En mettant les deux ensemble, �a faisait quand même une certaine somme. Pour pouvoir payer le rachat de contrat, les dirigeants ont dit:"Il faut diminuer le salaire". Et à ce moment-là, il y avait d'autres clubs, otamment le Honved Budapest et finalement il est là-bas. Mais bon, on aurait pu faire un peu plus vite, un peu plus réactif là-dessus. C'est tout le problème d'ailleurs du club, c'est qu'on peut pas, à quelques milliers de francs près, avoir le joueur qu'on attend, parce que on a tout le reste. On a une certaine masse, mais on est obligé d'équilibrer parce qu'on a plein de charges fixes pour que le club vive, et qu'il fonctionne. Et s'il faut équilibrer, c'est toujours au niveau de l'équipe première qu'il faut le faire. On a relancé d'autres pistes où il n'y aurait pas de rachat de contrat, soit sur l'Europe assez lointaine, soit sur le marché fran�ais, il y a parfois des joueurs disponibles qui sont à relancer, à remettre un peu dans le coup. Hier, Anthony Garcia, qui est joueur de Lille qui a été formé à Monaco, qui était à Lorient, qui a joué ensuite à Beauvais et qui a joué en D1 avec Lille. Actuellement, �a semble ne plus trop aller avec Lille. Donc le manager appelle, dit "est-ce que �a vous tente ?". Il vient tout de suite, �a me convient, c'est un jouer qui a 26 ans, qui peut être un meneur de jeu fran�ais intéressant. Maintenant, s'il y a un autre club de D2 qui demain se pointe, on ne l'aura pas. Il ira en D2... (petit regard sur sa montre) Il va falloir qu'on se quitte, j'ai une heure et demi de téléphone pour voir différentes choses, et cadrer tout �a.
GU95: Merci beaucoup...Voilà, c'est fini... Après ça, j'ai accompagné Alain Michel à travers les couloirs lugubres et humides du Municipal, le temps de parler de DavidTrivino, qui a signé un bon contrat à Angoulème, et de la petite chance qu'ilreste au GF38 de monter. Et avant de fermer la porte du vestiaire, il m'a invité àrevenir à l'occasion pour interviewer des joueurs. Ca, c'est une bonne idée...